"La réalité est plus nuancée": après sa note "passable" attribuée par l'Argus des communes, la mairie de Menton se défend

Forcément, ces notes aux allures d’appréciations sur un bulletin scolaire allaient faire parler. Certains élus des communes de la Riviera française ont froncé les sourcils à la vue de certaines notes. C’est malheureusement (pour ces communes) le résultat d’une méthodologie stricte appliquée par l’association Contribuables Associés qui a publié il y a quelques semaines l’Argus des communes 2025, basée sur les chiffres de l’exercice 2023 issus des données publiques officielles de la Direction générale des collectivités locales et du ministère de l’Économie.
Du côté de Menton, on goûte très peu la mention "passable" attribuée par l’association. "Derrière ces chiffres bruts, souvent techniques, se cache une réalité bien plus nuancée. Les données comptables sont utiles, bien sûr, mais elles ne peuvent pas, à elles seules, refléter toute la complexité d’une commune comme Menton", estime la municipalité.
Des observations favorables de la CRCPour la mairie, il est essentiel de rappeler que Menton n’est pas une commune comme les autres. Située à la frontière italienne, entre mer et montagne, à proximité immédiate de Monaco, elle cumule plusieurs contraintes qui pèsent sur sa gestion. "En tant que ville-centre dans l’Est du département, Menton assume également des fonctions de centralité importantes. Elle accueille de nombreux équipements et services qui profitent à tout le territoire environnant, ce qui pèse naturellement sur ses finances."
La mairie se montre d’autant plus prudente avec l’Argus qu’elle rappelle avoir reçu, ces derniers mois, des observations plus favorables de la part de la Chambre régionale des comptes. Cette dernière avait salué un "dynamisme fiscal maîtrisé" et un "désendettement progressif".
En 2024, la municipalité a même voté un budget sans recours à l’emprunt, grâce aux excédents dégagés l’année précédente, notamment après des cessions d’actifs. Résultat revendiqué: une dette de 44 millions d’euros fin 2023, soit 1.007 euros par habitant. Un niveau "maîtrisé", affirme la mairie, légèrement en-dessous des communes de même strate.
Un objectif de -10% de dette d’ici 2026Pour la suite du mandat, l’équipe municipale affirme vouloir continuer dans cette logique de prudence budgétaire. Un recours à l’emprunt n’est pas exclu en 2025, mais il serait ciblé sur des projets structurants. La trajectoire annoncée: une réduction de 10% de l’endettement d’ici la fin de la mandature.
Un cap qui reste ambitieux dans un contexte marqué par la hausse des coûts des investissements publics. "L’idée n’est pas seulement de gérer au mieux l’existant, mais aussi de ne pas compromettre l’avenir, en laissant aux prochaines équipes municipales une situation saine et des capacités d’action intactes."
Au-delà des ratios et des graphiques, la mairie appelle à replacer l’analyse financière dans son contexte local. "Les chiffres ne disent rien des réalités du terrain, des contraintes géographiques, des besoins des habitants ni des efforts fournis", insiste-t-elle. Elle revendique une gouvernance "solidaire", qui veille à l’équilibre entre "ambition responsabilité."
Nice Matin